PS#1: La Réunion

L'île de la Réunion est une île volcanique française située près de Madagascar, dans l'ouest de l'océan Indien (hémisphère sud). D'une superficie de 2 500 km², elle présente un relief escarpé avec une étroite bande côtière (de 0 à 5 km, 210 km de long) où vit 75% de la population. La Réunion bénéficie d'une pluviométrie importante mais inégalement répartie dans le temps, avec une saison sèche qui s'étend de mai à novembre, et dans l'espace avec la zone sud-ouest qui reçoit 500 ml de pluie par an. Autre difficulté, c'est dans cette zone que se concentre une grande partie de l'activité économique (en raison de la présence d'infrastructures portuaires et touristiques). L'île compte 860 000 habitants avec un taux de chômage de 21%, un taux de pauvreté de 38% (+14 points par rapport à la France métropolitaine) et un coût de la vie élevé (+37% pour le panier alimentaire par rapport à la France métropolitaine). Les prélèvements d'eau sont de 200 millions de mètres cubes par an (140 pour l'alimentation en eau potable, 50 pour l'irrigation agricole et 10 pour l'industrie) avec une forte consommation domestique (194 m³ par an et par ménage).

La région est confrontée à des extrêmes saisonniers ou périodiques en matière d'eau. Les grandes inondations des 25 dernières années ont déclenché une adaptation réussie, mais les sécheresses continuent de poser un défi régulier et croissant. La répartition des ressources en eau entre des utilisations concurrentes reflétant une demande croissante (service d'eau potable, tourisme, écologie, agriculture, industrie, production d'énergie hydroélectrique, régulation du microclimat) est un problème de plus en plus critique dans la région. Les décisions d'allocation sont principalement administratives, sans recours à des instruments économiques et sans consultation approfondie des parties prenantes. La plupart des services d'eau ne sont pas couverts par les coûts.

Les principales parties prenantes sont les citoyens et la société civile, les agriculteurs et leurs associations, les municipalités, les autorités régionales, les services d'eau potable, les représentants du secteur du tourisme, les pêcheurs et leurs associations, ainsi qu'une centrale hydroélectrique.

Les outils économiques (EGC et modèles de micro-simulation de la tarification) seront utilisés pour améliorer :

• Les politiques locales de tarification par la quantification des compromis entre les différents objectifs fixés par la DCE européenne (accessibilité financière, effet incitatif de la tarification, équité, efficacité économique et recouvrement des coûts), avec la conception des tarifs de l'eau et de l'assainissement ;
• Le dialogue vertical entre les parties prenantes locales qui opèrent à des niveaux de compétence spécifiques pour soutenir la politique de l'eau (y compris l'utilisation efficace et équitable de l'eau dans tous les secteurs), le Green Deal et les SDG, en accordant une attention particulière au lien WEFE local ;
• Le dialogue horizontal entre les parties prenantes locales au niveau intercommunal (avec la mise en œuvre, si nécessaire, de certaines mesures correctives non tarifaires) ;
• L'engagement des citoyens en fournissant des informations pertinentes et personnalisées sur chacun des 5 principaux domaines de performance de la politique de tarification fixés par la DCE, l'accessibilité financière et l'équité en particulier.